Sauver Nos Enfants Stop À La Guerre Antivaccins

Les Européens se méfient plus que jamais des vaccins. Il est nécessaire de contrer le mouvement antivaccinaliste.

- Lisa Fitterman Avec Jeanne Moncada

C’ÉTAIT UN VENDREDI SOIR HUMIDE de février. Après une dure semaine de travail, Nicole Gommers terminait de border Micha, son bébé de huit mois qui gazouillait de plaisir, avant de mettre l’aîné au lit. C’est alors que le téléphone a sonné. «Nicole, j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer», disait une voix familière. C’était la directrice de la garderie de ses deux garçons, située à deux pas de l’immeuble où habitait la famille, à La Haye, aux PaysBas. Une fillette plus âgée qui n’avait pas été vaccinée contre la rougeole avait contractée la maladie. On avisait les parents des enfants qui pouvaient en être infectés.

« Je ne m’inquiète pas pour Ben, mais pour Micha », dit la directrice.

Micha se trouvait pourtant dans le groupe des tout-petits encore trop jeunes pour être vaccinés, à l’écart des plus grands. Apparemment, la fillette malade leur avait apporté un jouet. Or, le virus de la rougeole peut survivre jusqu’à deux heures dans l’air ou sur des objets.

Les Pays-Bas affrontaient alors une épidémie de rougeole, depuis le mois de mai précédent. Elle avait débuté dans la « Ceinture de la Bible », région qui traverse le pays en diagonale, du sud au nord, où les communautés protestantes ultra-conservatrices sont nombreuses. Elle s’était ensuite propagée jusqu’à la Colombie-Britannique, au Canada, à 7 500 km de là, quand un touriste infecté était rentré chez lui. « Mais Micha ne sera pas touché », se disait Nicole.